La Commission européenne présente un plan global contre l’amiante
Le 28 septembre 2022, la Commission européenne a présenté une stratégie globale de lutte contre l’amiante qui va de la détection des fibres d’amiante jusqu’au traitement des déchets.
Pour la Commission européenne « Bien que, depuis 2005, l’amiante soit interdit, sous toutes ses formes, dans l’Union Européenne, on en trouve encore dans les bâtiments les plus anciens. Cela constitue une menace pour la santé, notamment lorsqu’on intervient sur des matériaux contenant de l’amiante, ce qui libère des fibres qui sont ensuite inhalées, par exemple lors des rénovations ».
La situation est actuellement très grave.
En effet, dans les états membres de l’Union Européenne, les cancers professionnels en lien avec une exposition à l’amiante représentent 78% et 70 000 travailleurs en sont décédés en 2019.
Actuellement, on estime qu’entre 4,1 et 7,3 millions de travailleurs européens sont exposés à l’amiante dont 97% dans le domaine de la construction et 2% dans celui des déchets.
Exposition à l’amiante lors de la rénovation de bâtiments
La politique de rénovation énergétique des bâtiments, prônée par l’Union Européenne, avec pour but de réduire la facture énergétique et les émissions des gaz à effet de serre est effectivement louable.
Mais, il ne faut pas perdre de vue que cette démarche va augmenter, considérablement, l’exposition à l’amiante des travailleurs du bâtiment, et cela, d’autant plus que l’on estime à plus de 220 millions le nombre de bâtiments construits avant 2005, année d’interdiction des fibres d’amiante.
Pour améliorer la détection et l’élimination de l’amiante dans les bâtiments, la Commission européenne propose « que les états membres collaborent à des stratégies nationales de désamiantage ».
Commission européenne : valeur limite d’exposition professionnelle aux fibres d’amiante
Cette diminution obligerait de passer de la valeur actuelle de 0,1 fibre par centimètre cube à 0,01.
Cette simple diminution aurait pour effet d’éviter l’apparition de centaines de nouveaux cancers liés à l’amiante, dans les prochaines années.
En effet, rien ne serait pire que la politique de rénovation énergétique des bâtiments, certes indispensable pour diminuer la facture énergétique et les émissions de gaz à effet de serre, se fasse au détriment des travailleurs du bâtiment (rénovation et démolition en particulier) et à un degré moindre de la gestion des déchets.