Cancer de l’Amiante : le mésothéliome mieux identifié
L’exposition à l’amiante reste le principal facteur de risque de mésothéliome (cancer de l’amiante).
Les signes d’un cancer de l’amiante
Les poumons sont recouverts d’une membrane constituée de deux feuillets.
L’un enveloppe le poumon et l’autre tapisse l’intérieur de la cavité thoracique. Entre ces deux couches, qui constituent la plèvre ( ou mésothélium ) circule une petite quantité de liquide qui facilite le mouvement des poumons.
Il peut apparaitre un épanchement pleural, quand, à la suite d’une infection ou d’une inflammation, un volume anormal de liquide s’accumule entre ces deux feuillets et vient comprimer les poumons.
La personne est essoufflée, tousse et peut souffrir de douleurs thoraciques. C’est généralement à cette occasion que l’on découvre l’existence d’un mésothéliome (cancer de l’amiante).
Les principales causes
Le principal facteur de risque reconnu du mésothéliome pleural est l’amiante qui est classé « cancérogène certain » par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC).
Utilisée avant 1997 dans le bâtiment comme substance isolante et ignifuge, cette fibre est mise en cause dans 80% des cancers du poumon reconnus comme maladies professionnelles et dans 83% des mésothéliomes, sur la période 2013-2017.
C’est le nombre anormalement élevé de mésothéliomes chez des personnes exposées à l’amiante au cours de leur activité professionnelle qui a donné l’alerte et conduit à interdire l’utilisation de l’amiante en 1997.
Mais les fibres d’amiante sont encore présentes dans les bâtiments construits avant 1997 et de plus, les complications de l’exposition à l’amiante peuvent se manifester jusqu’à quarante ans plus tard.
Les différentes formes de cancer de l’amiante
Le mésothéliome est une tumeur qui peut prendre différentes formes au cours de son développement, ce qui peut compliquer le diagnostic.
L’une des principales difficultés est de différencier un cancer primitif de la plèvre de métastases d’un autre cancer broncho-pulmonaire ou du sein.
Selon l’analyse histologique de la tumeur, on différencie les mésothéliomes épithélioïdes (80% des cas) des sarcomatoïdes (formes plus sévères) et des formes mixtes.
Chaque type de tumeur a un pronostic différent.
Le diagnostic est ensuite confirmé par un groupe d’experts anatomopathologistes (collège Mésopath).
En fonction des résultats, la tumeur est classée selon son stage et son degré d’agressivité (faible ou haut).
Les traitements
Après une réunion de concertation pluridisciplinaire, les médecins proposent au malade le traitement le plus approprié.
Le plus souvent, la maladie est très diffuse et donc inopérable.
Cependant, au début de la maladie, dans de rares cas, il est proposé une ablation totale de la plèvre (pleurectomie).
Pour les autres cas, les pneumologues disposent de molécules qui contribuent à ralentir l’évolution de la maladie, en particulier l’épaississement progressif de la plèvre qui comprime les poumons, et à soulager les douleurs.
Actuellement, les oncologues proposent l’association de deux molécules d’immunothérapie.
Administrées par voie veineuse, en cure toutes les trois semaines, elles aident le système immunitaire à combattre les cellules du mésothéliome.
Des essais cliniques en cours portent sur un type d’immunothérapie (les CAR-T cells), mais cette tumeur demeure incurable dans la quasi-totalité des cas, même si certaines formes évoluent très lentement.
Le mésothéliome : une maladie essentiellement professionnelle
En 2016, la moitié des personnes atteintes par le mésothéliome pleural avait exercé une activité dans le BTP, un chiffre en constante augmentation depuis 1998.
Et pour 97% d’entre elles, on a retrouvé, de manière probable ou très probable, une exposition professionnelle à l’amiante.
Le mésothéliome (cancer de l’amiante) figure dans les tableaux des maladies professionnelles N°30 (régime général) et N° 47 (régime agricole).
Pour le Docteur Dominique Michel COURTOIS, Président de SOS AMIANTE, pour obtenir une reconnaissance en maladie professionnelle, une exposition à l’amiante n’est pas nécessaire, le diagnostic de mésothéliome, certifié par un groupe d’expert, suffit.
La victime peut aussi demander une indemnisation auprès du Fonds d’Indemnisation des Victimes de l’Amiante (F.I.V.A.).
Lorsque la victime est décédée, ce sont les ayants-droit qui peuvent en bénéficier.
Le Docteur Dominique Michel COURTOIS s’étonne, qu’entre 2005 et 2017, seulement un quart des personnes atteintes de mésothéliome avaient entrepris une démarche de reconnaissance en maladie professionnelle et avaient sollicité le F.I.V.A..
Il faut que les médecins traitant, les pneumologues et les oncologues informent les patients de leur droit à être indemnisé et que les victimes n’hésitent pas à se faire aider par une Association spécialisé dans la défense des victimes de l’amiante.